"Nous appelons à un revirement de situation."
Une lettre de ... Marcus Vitt, porte-parole du conseil d'administration de Donner & Reuschel, Edmund Stoiber, Peer Steinbrück, Günther Oettinger, Hans-Werner Sinn, Wolfgang Reitzle et bien d'autres.
La politique monétaire ultra-expansive menée par la BCE depuis des années a permis de stabiliser à court terme le développement économique d'un certain nombre d'États membres de l'union monétaire. Cependant, les risques à long terme associés à l'excès monétaire massif sont évidents.
01 Les signes d'une hausse de l'inflation se multiplient. Si la BCE veut atteindre son objectif de stabilité des prix, elle devra tôt ou tard mettre fin aux achats d'obligations d'État et relever prudemment les taux d'intérêt. Cela pourrait entraîner de graves distorsions pour le financement des gouvernements et des banques dans les États membres concernés s'ils ne s'y adaptent pas rapidement en faisant des efforts déterminés pour consolider leurs budgets. Si, au contraire, la BCE laisse l'inflation suivre son cours, il en résultera des bouleversements sociaux massifs et des disparités de répartition. Cette situation est porteuse d'explosifs sociaux et pourrait conduire à une plus grande polarisation politique.
Les taux d'intérêt négatifs permanents de la BCE consacrent des structures économiques non compétitives et n'incitent pas les pays de l'UE à accroître leur compétitivité par des réformes structurelles.
Entre-temps, une attitude de droit s'est installée, selon laquelle l'État doit couvrir tous les risques économiques. L'auto-responsabilité et le processus de sélection basé sur le marché sont relégués au second plan. La réussite de l'économie sociale de marché allemande est mise à mal.
Le "paquet sans souci" de la BCE prive les hommes politiques de leurs droits en sapant la nécessaire fixation des priorités politiques en matière de politique de dépenses, ce qui conduit finalement à une surcharge financière des États.
Le système bancaire européen est affaibli.
Pour la première fois, la Commission européenne s'endette à grande échelle en bénéficiant de la garantie conjointe des États membres. Si cela ne reste pas une exception ponctuelle, la cohésion de l'UE sera mise en péril. La responsabilité conjointe entraîne des conflits entre les États "pauvres" et "riches".
Afin de pouvoir contrer efficacement ces dangers, nous attendons du futur gouvernement fédéral :
// 01. Un concept qui prévoit une réduction progressive de la nouvelle dette et le rétablissement du frein à l'endettement constitutionnel dès que la situation économique le permet.
02. une stratégie de croissance nationale, un moratoire sur les charges pour les entreprises et les citoyens, une politique fiscale compétitive au niveau international, une politique de protection du climat basée sur les principes de l'économie de marché, et des investissements dans la recherche, l'éducation et les infrastructures.
03. qu'elle exige le respect des traités européens, en particulier la clause " no bail-out " et l'interdiction du financement monétaire par l'État.
// 04. qu'il œuvrera pour que le Fonds européen de reconstruction soit limité de manière ponctuelle à la résolution de la crise de Corona. Cette dette ne devrait pas non plus être remboursée en 2058, mais bien plus tôt.
05. exigent également des autres États de la zone euro un programme de réformes visant à restaurer la compétitivité et préconisent une réforme du Pacte européen de stabilité et de croissance.
Nous attendons la Banque centrale européenne :
// 01. qu'il se concentre sur sa tâche principale, à savoir assurer la stabilité du niveau des prix. Elle doit indiquer clairement qu'elle est prête à réduire progressivement le volume des achats d'obligations d'État et, une fois la crise passée, à réduire le stock et la masse monétaire gonflée.
// 02. Que d'ici là, elle basera ses achats d'obligations gouvernementales sur la clé de répartition des banques centrales nationales et ne favorisera pas certains pays très endettés.
// 03. Qu'il informe clairement sur les risques de la politique monétaire - le potentiel d'inflation, qui est déjà évident dans les prix des actifs, mais aussi l'impact négatif sur l'épargne et les pensions.
04. qu'elle s'abstienne d'accorder un traitement préférentiel aux obligations d'entreprises "vertes". La lutte contre le changement climatique est l'affaire des hommes politiques, pas de la BCE".